Lexique, clair et précis, de mots en vogue

Sur cette page, j’élabore au fil du temps un lexique alphabétique de définitions, claires et précises, de mots nouveaux ou émergeants, naissants ou en vogue. Parfois, des mots tendance s’y glissent :))).

A - B

Anomie : Situation dans laquelle les règles et les normes sociales sont absentes ou affaiblies, entraînant un sentiment de désorientation et de manque de repères. Bien que souvent associée à une insuffisance de cohésion sociale, l’anomie peut également être créatrice. Par exemple, un groupe de naufragés sur une île déserte, et donc en état d’anomie, pourrait développer des liens basés sur l’entraide, la créativité et la survie, sans les contraintes habituelles de la société que nous connaissons. En résumé, l’anomie consiste en un manque de règles.

Artéfact (un) : Lors de fouilles archéologiques, on distingue deux catégories d’éléments. D’une part, les objets fabriqués par l’homme, appelés artefacts (pierres taillées, os gravés, céramiques, objets en métal, bijoux et pièces de monnaie), qui contribuent à éclairer notre compréhension du passé. D’autre part, les éléments biologiques tels que la terre, les ossements, la végétation, les pollens et les sédiments lacustres et marins qui nous permettent de reconstituer l’environnement d’époque. Dans un sens plus général, un artéfact désigne tout objet ou phénomène résultant d’une intervention humaine intentionnelle ou accidentelle. Par exemple, en médecine, une anomalie de radiographie ou de scanner due à un mouvement inattendu du patient est un artéfact. En somme, le terme artéfact englobe tout ce qui porte la marque de l’intervention humaine, qu’il s’agisse d’objets matériels, de phénomènes visuels ou de manifestations culturelles. En résumé, c’est un objet ou phénomène résultant d’une intervention humaine intentionnelle ou pas.

Attitudes sociales (les) : En même temps que le phénomène millénial se confirmait, nos attitudes sociales se sont assouplies. Exemples : au travail comme ailleurs, on se tutoie plus facilement ; des mots d’argot en vigueur chez les djeun’s ont gagné les diverses strates de la société ; on bouge, change, déménage, s’unit, se sépare plus vite ; on s’adresse aux puissants avec les mots de tous les jours. À l’inverse, les incivilités augmentent, la politesse se dégrade et la facilité de communication sur les réseaux sociaux peut donner lieu à des débordements. En résumé, les attitudes sociales recouvrent la façon dont nous nous comportons en société, qui s'est assouplie ces dernières années.

Bromance (une / la) : Ce terme désigne une forte relation affective qui peut s’instaurer, entre deux ou plusieurs hommes, avec un niveau émotionnel élevé et d’importantes démonstrations d'intimité, mais sans composante sexuelle. Bromance est un mot formé par l’association de « brother » (frère) et de« romance » (idylle au-delà de la simple amitié). L’histoire ne manque pas de démonstrations d’affection entre hommes. Par exemples, dans la Bible, David et Jonathan partagent une telle relation. Autre exemple, au Moyen Âge, Ami et Amile, acteurs d’un roman français de chevalerie, sont également l’objet d’une étroite proximité masculine, sans homosexualité. Ce n’est qu’au XXe siècle qu’une forte compagnie masculine est devenue « suspecte d’homosexualité ». En résumé, la bromance est une relation affective, une amitié virile sans composante sexuelle, entre deux ou plusieurs hommes.

Image - Burnout

Burnout (le) : État d’épuisement émotionnel, mental et physique causé par un fort stress prolongé. Le burnout se caractérise par trois dimensions principales :  l’épuisement, la baisse d’intérêt pour le travail et un sentiment de perte de capacité professionnelle. Les cadres intermédiaires et agents de maîtrise ont un rôle important à jouer dans la prévention du burnout. Ces derniers, en permanence sur le terrain, savent jauger le stress chez les salariés, analyser leur besoin d’aide et commencer à leur apporter un soutien. Les techniques de gestion de projet, de réingénierie et d’autonomisation maladroitement, voire brutalement mise en place dans le monde du travail depuis les années 90, ont accentué le phénomène. Ce fut dramatiquement le cas chez France Télécom (devenu depuis Orange), avec l’initiative « Time to move » qui a occasionné 39 victimes recensées par le Parquet en 2008 – 2009. En résumé, le burnout est un épuisement émotionnel, mental et physique, causé par un stress important.

C - D

Compersion (la) : Ce mot a émergé au sein de l’utopique communauté hippie de San Francisco dans les années 1970. La compersion désigne le sentiment que l’on peut éprouver en se réjouissant du bonheur ou de la réussite d’autrui. Alors que compersif, l’adjectif lié à ce concept, décrit quelqu’un qui manifeste cette joie envers les autres. Le mot compersion lui-même est un néologisme formé de « com » (avec /ensemble) et « persion » (dérivé de persuasion). Ainsi, la compersion exprime l’idée de partager la joie et le bonheur. C’est une belle expression d’empathie et d’altruisme qui, malgré ses origines peace and love, ne se limite pas aux couples polyamoureux puisqu’il est à la portée de chacun d’entre nous de cultiver cette faculté sociale. Imaginez par exemple, lorsque votre chat est monté sur les genoux de votre meilleure amie et qu’elle prenait plaisir à le caresser, vous avez certainement ressenti du bien-être et de la joie. C’est cela la compersion. En résumé, c’est le sentiment que l’on éprouve en se réjouissant du bonheur ou de la réussite d’autrui.

E - F - G - H

Image - empowerment

Empowerment (subsidiarité) : Néologisme qui tient son radical dans le mot power (pouvoir) auquel il adjoint  implicitement les notions d’autorité et de puissance. L’empowerment recouvre  l’ensemble des actes managériaux utiles à faire monter en puissance les  collaborateurs, de façon à ce qu’ils se sentent autorisés et aient tout  pouvoir de répondre aux besoins et attentes des clients. En d’autres termes,  chaque salarié s’approprie son travail, agit et décide au niveau qui est le  sien. L’équivalent en français pourrait être subsidiarité. L’empowerment  repose sur trois piliers : vision, autonomie et appropriation. Il s’agit somme  toute de la totale prise en main par le salarié de sa propre destinée  professionnelle et de celle des produits ou services dont il est en charge  dans un contexte donné. En résumé, l’empowerment incite chaque salarié à se comporter tel un mini-entrepreneur, tout en respectant le règlement intérieur et les autres obligations, ce qui peut poser un problème (!?).  

Essentialiser : C’est réduire un individu ou une entité à un unique aspect ou caractéristique, souvent en négligeant sa complexité intrinsèque. Essentialiser consiste à adopter une perspective essentialiste en concevant de manière réductrice la complexité d'un sujet ou d'un phénomène, c’est-à-dire en réduisant cette complexité à ses seuls aspects jugés fondamentaux. En résumé, essentialiser consiste à ne retenir que l’essentiel, le fondamental d’un sujet ou phénomène donné.

Frugalisme (le) : Mode de vie qui consiste à réduire ses dépenses et épargner pour pouvoir, après quelque temps, travailler moins, et mieux profiter de la vie. Le frugalisme vise également à une meilleure liberté financière et à se détacher du rapport habituel à l’argent. Ce mode de vie aide à s’affranchir de la société de consommation et de la trace, souvent néfaste pour l’environnement, qui prône un dur labeur et la surconsommation. Pour pratiquer le frugalisme, il est nécessaire de diminuer le poids des normes sociales et la pression de la consommation. En termes de sociologie des organisations, de fonctionnement de nos sociétés et de notre propre fonctionnement, le frugalisme consiste en une rupture, un changement profond. Il peut alors se résumer en trois mots : moins, mais mieux. Le frugalisme consiste en ce que nous désirons tous plus ou moins, quelquefois sans trop le savoir nous-mêmes, par exemple, Travailler moins, mais mieux ; communiquer moins, mais mieux. Changer, penser, apprendre moins, mais mieux. Réfléchir, ressentir, exprimer, s’exprimer moins, mais mieux. En résumé, le frugalisme consiste à se sécuriser pour ensuite vivre et travailler plus sereinement.

Image frugalisme "la retraite a 40 ans"

I - J - K - L

M - N - O - P

Mentrification (la) : Le mot Mentrification est un néologisme né récemment sur Internet. Il fait référence à l’Effet Matilda, du nom de l’auteure américaine féministe, Matilda J. Cage, qui dénonça la première la tendance des hommes à s’attribuer abusivement les inventions scientifiques de femmes. Mentrification est aussi un clin d’œil au concept de Gentrification qui, lui, décrit l’embourgeoisement des quartiers populaires des villes. Dans un article du journal britannique The Guardian, la journaliste Van Badham soulignait que malgré des contributions souvent significatives, les noms de femmes sont oubliés. Van, va jusqu’à avancer « Le rôle des femmes dans l'histoire a été dissimulé derrière des phallus ». En résumé, la Mentrification met en lumière à quel point les contributions des femmes à divers domaines scientifiques ont été effacées ou minimisées dans l’Histoire.

Millénial : L’appellation millénial, dite aussi, et à quelques nuances près, « génération Y », Digital natives ou encore « Net génération », regroupe au sens le plus large les personnes nées entre 1980 et l’an 2000. Leurs habitudes et attitudes sociales, culturelles et comportementales ne sont pas toujours uniformes, car elles dépendent du contexte géographique, économique et politique de leur lieu de vie.

Image - millénial

À l’inverse, ces habitudes et attitudes sont presque toujours différentes de celles de leurs aînés. Des différences particulièrement marquées en termes d’utilisation du numérique et de déconsommation. Les millénial sont donc une cible privilégiée pour le marketing. Cette génération, mobile et connectée, privilégie la créativité à l’ancienneté. Plus tolérants et ouverts que leurs aînés, ces jeunes, souvent individualistes, aspirent à une progression professionnelle rapide. Leurs centres d’intérêt se concentrent sur leur propre santé mentale et physique. Pour eux, les congés sont particulièrement importants, leurs horaires doivent être flexibles, l’autonomie dans le travail et la formation continue sont prioritaires. Bon nombre de millénial tiennent les générations qui les ont précédés pour responsables de ce qui leur arrive. Nombre de millénial qui se savent déjà héritiers envisagent étonnamment de se contenter de vivre de leur rente.

En revanche, ils ont (et auront) à faire face à de sérieux enjeux et défis, comme les crises sanitaires, le changement climatique, la précarité, la surpopulation, les migrations de populations, la gestion de l’eau. Aussi, les entreprises, institutions, organismes, notamment les gouvernements, doivent urgemment prendre en compte ces attentes et questions. En résumé, appellation des attitudes et comportement des personnes nées entre 1980 et l’an 2000  (génération « Y »).

Ostraciser : Terme qui décrit l’action de rejeter ou exclure, volontairement ou pas, des personnes, des idées ou objets. Ce processus peut avoir des conséquences significatives sur la vie et le bien-être de la personne mise en marge, ignoré ou exclu.  Lorsqu’une idée est ostracisée, elle est rejetée ou ignorée par une majorité de personnes ou par une communauté.

Par exemple, certaines idées politiques, religieuses ou sociales peuvent être ostracisées si elles sont considérées comme controversées ou inacceptables par la société. Dans le contexte de la cancel culture (culture de l’ostracisme), certaines opinions ou idées exprimées en ligne peuvent être ostracisées, entraînant des conséquences pour ceux qui les défendent. Les objets, les produits ou les marques ostracisés sont alors boycottés en raison de leurs pratiques commerciales ou de leur impact environnemental ou de leur association avec des valeurs controversées. Les statues, monuments ou œuvres d’art peuvent également être ostracisés pour leur symbolisme. En résumé, ostraciser c’est mettre à l’écart une personne, une idée ou un objet.

Oukase : Le mot oukase a récemment gagné en popularité. Il provient de l’ancien russe et signifie décret. Historiquement, il était utilisé pour désigner les édits impériaux en Russie.De nos jours, oukase est parfois employé de manière plus générale pour évoquer des décisions autoritaires ou des décrets officiels. La richesse de la langue réside dans sa capacité à évoluer et à s’adapter, et l’utilisation de mots moins courants comme oukase peut ajouter de la couleur et de la nuance à notre expression. En résumé, un oukase consiste en une décision autoritaire.

Proxémique (la) : Le terme proxémique a été inventé par l’anthropologue américain Edward T. Hall en 1963. C’est la science qui étudie l’utilisation et l’organisation signifiante de l’espace dans les relations entre les êtres animés. Le constat est que, chaque individu maintient autour de lui un espace de sécurité où il n’accepte pas l’intrusion d’autrui, sauf s’il s’agit d’un proche ou d’un allié. Cette distance varie selon les espèces, les cultures, les situations et les personnalités. Les spécialistes distinguent quatre types de distance : intime, personnelle, sociale et publique. De nombreuses études et observations ont depuis longtemps déterminé qu’en France, la distance intime est de 15 à 45 cm, celle personnelle de 45 à 120 cm. Alors que la distance sociale est de l’ordre d’un mètre vingt et celle publique de plusieurs mètres. C’est le cas d’un orateur qui a pour habitude de se tenir à une distance publique de son auditoire pour affirmer son autorité et sa crédibilité. La proxémique permet donc d’analyser comment les individus se positionnent et communiquent dans l’espace. Ses applications sont nombreuses, par exemple la disposition des tables qui induit dans un sens ou un autre le comportement d’une salle de classe. On pourrait aussi étudier comment la proxémique influence la perception, l’émotion, la persuasion, la coopération, le conflit. En résumé, utilisation signifiante de l’espace par les êtres animés et des significations qui s’en dégagent.

Problème / Problématique : Une problématique se compose de plusieurs problèmes ou sous-questions qui sont liés par un sujet, une pensée, un thème commun. Par exemple, la problématique de l’emploi comprend : la formation, le chômage, la retraite, les conditions de travail, la sécurité, la politique salariale, l’évolution de carrière… Une problématique est une interrogation globale, généralement plus complexe qu’un (seul) problème. À l’inverse, un problème pose une seule difficulté à résoudre, soit sur le plan théorique, soit sur le plan pratique. Par exemple, le réchauffement climatique est un problème affectant la planète entière. La différence entre problème et problématique est donc question d’envergure. En résumé, une problématique comporte plusieurs problèmes.

Prompt (un) : L’adjectif Prompt, synonyme de rapide, existe depuis le XVIe siècle. Cependant, le nom masculin Prompt n’est apparu qu’avec l’émergence de l’intelligence artificielle. C’est donc vers le début des années quatre-vingt-dix que le nom masculin Prompt a commencé à désigner une requête (demande) ou une instruction (commande) en langage naturel adressée à une intelligence artificielle générative. Ce terme est couramment utilisé dans le domaine de l’IA conversationnelle et du traitement du langage naturel. La formulation d’un Prompt sert de point de départ pour générer une réponse ou accomplir une tâche spécifique. Le nom masculin Prompt connaît une diffusion massive depuis 2023 avec l’essor de ChatGPT : plus le Prompt de l’humain est précis, meilleure est la réponse de la machine. En résumé, désignation d'une requête (demande) ou d'une instruction (commande) formulée, en langage naturel, envers une intelligence artificielle générative.

Q - R - S - T - U

Résilience (la) : À l’origine, ce terme caractérise l’énergie absorbée par un corps lors d’une déformation. On parle alors de Résilience des matériaux, en distinguant ceux capables d’une seule déformation temporaire, de ceux plus fragiles susceptibles de casser. C’est dans les années quarante, que la psychologie s’est emparée du mot Résilience, lui conférant un sens nouveau : l’aptitude d’un individu affecté par un traumatisme à prendre acte de l’événement traumatique de manière à ne pas, ou plus, vivre dans le malheur et se reconstruire d’une façon socialement acceptable. Dans son roman, Leila ou la vie de George Sand, André Maurois utilise le mot Résilience pour désigner une qualité humaine, contribuant à son ancrage dans le quotidien « Dans ce deuil, une fois encore, elle étonna ses amis par son immédiate résilience ». En résumé, la Résilience est l’aptitude à se reconstruire de façon acceptable.

Ressentéisme : Phénomène récent, largement influencé par des changements sociétaux, technologiques et organisationnels. Les travailleurs recherchent désormais une plus grande satisfaction et du sens dans leur emploi. Les histoires de ressentéisme se propagent bien plus rapidement grâce à la technologie. Les transformations du monde du travail, devenu parfois précaire, souvent stressant, contribuent également au phénomène que de plus en plus des salariés comprennent, identifient et dénoncent.
Illustration : un an après sa démission, Charles-Edmond * a encore des regrets. J'aurais aimé que ça se passe autrement, soupire-t-il. Sa carrière avait pourtant bien commencé: diplômé d'une école de commerce, il ne lui a fallu que quelques semaines pour trouver un emploi. Mais au bout de six mois, tout a changé, assure-t-il. Ses supérieurs hiérarchiques ont été remplacés et l'ambiance de l'équipe s'est dégradée. J’étais de moins en moins en accord avec les décisions de la direction, ajoute le jeune cadre. Il a alors décidé d'en parler à ses collègues: je ne supportais plus mon job, et je ne m'en cachais pas. Cette situation porte un nom, le ressentéisme. En résumé, c’est une attitude qui consiste à exprimer haut et fort son mécontentement vis-à-vis de son travail.

Image slasher

Slasher : C'est en référence au slash, ce signe typographique marquant la séparation entre différents éléments simultanés d’un texte, que de nombreux trentenaires cumulant plusieurs métiers se sont autobaptisés Slashers.  Quelques-uns, fiers de leur statut, tentent de jouer les gagnants épanouis en présentant leur situation comme un choix. Il leur arrive alors de s’autoproclamer pluriactifs, et de décrier au passage les vieux modèles. Les mêmes, ou d'autres, se disent satisfaits de cette situation, ajoutant qu’ils s’ennuieraient dans une seule et unique activité. Les slashers ont plusieurs métiers. Ceux des slashers qui ont eu les moyens de poursuivre de longues études, à l’issue desquelles ils ne trouvent pas toujours le travail intéressant qu’ils espéraient, se consolent en prétendant avoir la chance de se consacrer à leur épanouissement personnel.

II reste qu'en réalité, l’immense majorité des Slashers le sont faute de mieux, un seul emploi à temps partiel imposé ne leur permettant pas de gagner leur vie. En résumé, personne pluriactive satisfaite de sa situation en rupture avec les anciens modèles.

Sérendipité (la) : Découverte inattendue, mais fructueuse. Exemples : la pénicilline, en 1928 ; le Velcro, par l’ingénieur électricien suisse George de Mestra, en 1941, en remarquant que les graines de bardane s’accrochaient à la fourrure de son chien ; l’imprimante à jet d’encre, en 1977 suite à un faux mouvement lors duquel un fer à souder chaud tomba sur une seringue d'encre produisant une réaction ; le Viagra, en 1992, en cherchant à traiter l’hypertension artérielle. Enfin, le Post-it, en 1980, par Arthur Fry qui recollait les feuillets de son recueil de chants religieux avec une nouvelle colle antidérapante précédemment formulée par Spencer Silver. La sérendipité désigne le fait de trouver par hasard une découverte qui se révèle utile, alors que l’on effectue des recherches sur un autre sujet. En somme, la sérendipité est un mélange d’observation attentive, d’imagination, de hasard et de chance. Elle peut conduire à des découvertes fructueuses. En résumé, c’est une découverte heureuse faite par hasard en cherchant autre chose.

Syllogomanie (la) : C’est un trouble psychique caractérisé par l’accumulation compulsive et excessive d’objets, sans tenir compte de leur dangerosité ni de leur insalubrité, ce qui peut entraîner des conséquences négatives. L'accumulation excessive peut aller jusqu'à affecter la mobilité et interférer avec des activités de base, comme faire la cuisine ou le ménage. Voire se laver ou dormir. Au cours de la dernière décennie, nous avons observé une augmentation régulière et pathologique du syndrome de syllogomanie, en partie attribuable à la société de surconsommation dans laquelle nous vivons. En résumé, la syllogomanie est une accumulation compulsive d’objets.

Sororité (La) : La sororité n’est pas simplement la traduction de fraternité au féminin. C’est un néologisme basé sur la fraternité qui exprime la solidarité entre les femmes face aux inégalités et aux discriminations qu’elles subissent. Le terme « sororité » vient du latin « soror » qui signifie sœur ou cousine. Il a été utilisé dans la sphère féministe à partir des années 70 aux États-Unis, pour s’opposer au patriarcat. Alors que la fraternité est une notion quasi universelle qui concerne tous les êtres humains, la sororité se distingue par le sexe des membres : une fraternité se compose uniquement d’hommes, tandis qu’une sororité reçoit exclusivement des femmes. En résumé, la sororité est pour les femmes un moyen de se connecter, de se soutenir et de créer des liens solides entre elles.

Image - structurel

Structurel : Signifie, ce qui concerne la structure. C’est-à-dire la manière dont les éléments d’un système sont disposés ou reliés entre eux. On peut dire, qu’à quelques nuances près, les mots « structurel » et « systémique » (voir ce mot) sont, sinon voisins, du moins souvent utilisés de manière interchangeable. Ainsi, une crise ; le racisme ; le chômage ; la transition ou encore le changement sont, suivant les auteurs, indifféremment qualifiés de systémiques ou de structurels. Un mot sur employé finit par constituer un mot à la mode, pour ne pas dire un tic verbal. C’est le cas de structurel (comme d’ailleurs systémique), dont l’emploi n’est pas toujours précis dans les médias. En résumé, l’adjectif structurel renvoie à la manière dont les éléments sont organisés pour former un tout cohérent.

image - systémique

Systémique (la): Le mot peut désigner un système composé d’éléments en interaction ou un système social basé sur un ensemble de règles, de normes et de valeurs. Le mot systémique s’est popularisé grâce à l’Approche Systémique qui s’applique à tous les domaines : technologie, science, informatique, psychologie, management… Le terme est aussi employé pour qualifier la nature interdépendante des phénomènes complexe qui influencent notre société.  Il s’applique à des situations de crise résultant de la combinaison de multiples facteurs et qui ont des impacts globaux. Un exemple récent de crise systémique est la pandémie de Covid19, qui a touché la santé, l’économie, la politique et la culture de l’ensemble du système mondial. Autre exemple, sur l’île de Bornéo, les insecticides ont éliminé les guêpes qui chassaient les moustiques. La population de ces derniers a alors augmenté, menaçant d’infections les humains et les animaux. Autre considération, les mesures sanitaires prises pour limiter la propagation du virus Covid-19, ont eu des effets négatifs sur l’activité économique, le commerce international, le tourisme, l’emploi. Elles ont aussi provoqué une hausse des dépenses publiques et une baisse des recettes fiscales, aggravant les déficits et les dettes des États. Le vocable, systémique, est donc un mot-clé pour comprendre et agir sur le monde actuel, caractérisé par la complexité et l’interdépendance des problèmes. Il exprime aussi une aspiration à un changement positif et durable, qui respecte la diversité et la pluralité des êtres vivants. En résumé, l’approche systémique considère les éléments d’un système comme interconnectés et étudie leurs interactions pour mieux comprendre le fonctionnement global.

Théorie du genre (la) : Cette doctrine postule qu’il n'y a pas d'un côté les hommes et de l'autre côté les femmes mais, des personnes qui sont, soit homme, soit femme ; soit moitié homme et moitié femme ; soit x% homme et y% femme. La théorie du genre remet donc en question la vision binaire traditionnelle qui sépare strictement les individus en deux catégories distinctes, homme et femme. Pour le dire différemment, suivant la théorie du genre, il y a dans tout homme une part de féminité et vice-versa, dans toute femme une part de masculinité. La théorie du genre suggère en effet que les catégories homme et femme ne suffisent pas à décrire la complexité des expériences et identités de genre. Elle reconnaît que le genre n’est pas seulement une question de biologie, mais aussi de société, de culture et d’identité personnelle. Certains ont tenté d’exprimer cela mathématiquement en posant l’équation %X + %Y = 100% dans laquelle X est le pourcentage d’identification masculine et Y celui d’identification féminine et peuvent respectivement varier de 1% à 99%. Mais il y a là une simplification excessive qui oublie un peu vite de considérer que la théorie du genre est un sujet complexe et controversé. En résumé, la théorie du genre est un terme controversé qui reflète des positions idéologiques divergentes sur la compréhension du genre et de la sexualité des humains.

V - W - X - Y - Z